Quand, à Condrieu se (pré)jouait Don Camillo…

…LE JOUR DE LA TOUSSAINT
On peut faire confiance à notre spécialiste es-presse ancienne, Dominique Grubis-Brun, pour trouver un écho du présent dans les arcanes du passé.
Aujourd’hui, en question, « la liberté des processions ».
En substance, le journal « Le Peuple Français » du 4 novembre 1895, relate un conflit récurrent entre le curé et le maire de Condrieu.
Les faits rapportés remontent au 1er novembre 1895, jour de la Toussaint.
En cause « la procession des morts au cimetière, au milieu d’une foule de fidèles, qui se déroule malgré l’arrêté et les foudres du maire ».
Le journaliste relate :
« on n’a pas vu les gendarmes et la foule a été très recueillie. Rien n’est venu troubler l’ordre.
Seul le garde champêtre s’est approché de M. le curé pour le prévenir qu’il aurait un procès-verbal ».
Et le journal « l’Univers » de rapporter
(Extrait du journal «l’Univers» du 30 novembre 1895) :
« Monsieur le curé de Condrieu (Rhône), contre qui un nouveau procès-verbal avait été dressé, parce qu’il s’était rendu au cimetière accompagné des fidèles, le jour de la Toussaint, était cité mercredi devant le juge de paix de Condrieu.
Jugeant inutile de se présenter, il a fait demander un renvoi jusqu’à ce que la Cour de cassation se soit prononcée sur les deux pourvois déjà formés.
Le juge a refusé. Le représentant de M. le curé a alors déposé des conclusions écrites, semblables aux précédentes.
Le maire a lu un réquisitoire plein de haine (…)au cours duquel il s’est montré tel que qu’on le connaissait déjà (…) digne émule du grotesque maire de la Mure.
Le prononcé du jugement a été renvoyé à huitaine. »
Giovannino Guareschi (1948) aurait-il trouvé son personnage de Don Camillo par ici ?
illustration : carte postale ancienne du village de Condrieu et son cimetière.
Aller au contenu principal