

Ou les pérégrinations d’un orphelin Condriot jusqu’à la direction de l’Opéra-Comique de Paris, de l’Opéra de Lyon et même d’une Comédie Française à Londres.
Dominique Grubis-Brun, notre enquêtrice es-presse ancienne, était depuis quelque temps déjà sur la trace d’un célèbre Condriot : Jean Monnet. La vie tumultueuse et aventureuse d’un homme qui a su transcender sa vie, son époque et la culture.
Jean Monnet, fils de boulanger, naît à Condrieu le 7 septembre 1703, « dans une famille honnête mais sans fortune ».
Orphelin à 8 ans, le voici confié à un oncle bien particulier « dont la singularité de l’esprit, la gaîté, faisaient de lui le Rabelais de son canton ».
Dans ses mémoires, Jean Monnet écrira :
« Moins occupé de ses occupations que de ses plaisirs, à peine m’avait-il fait apprendre à lire ».
Sa première chance ?
Qu’un de ses compatriotes, fils d’un gros négociant, l’emmène à Paris pour le placer chez la Duchesse du Berry. Et la Duchesse de s’intéresser à ce garçon qui a des dons d’imitation et de contrefaçon des voix et des gestes. Ainsi que des dispositions exceptionnelles pour apprendre : les armes, la musique, le violon, la danse, sous la direction des meilleurs maîtres.
Mort de sa bienfaitrice en 1719 et le début d’aventures amoureuses, fâcheuses auxquelles il doit un passage chez les Chartreux de la Trappe.
(…)
Retour à Paris. Il est bibliothécaire, éditeur, auteur même de plusieurs ouvrages…toujours avec, en contrepoint, nombre d’aventures, bonne ou mauvaise fortune.
En 1743, il se lance dans la conduite de spectacles. Emprunte 20.000 livres et obtient le privilège de l’Opéra-Comique pour six ans. .
(…)Il fait construire un amphithéâtre, réparer et décorer la salle à neuf, et s’attache le meilleur comique qui existe…Préville.
Orchestre, ballet, rien n’est négligé et il en fait l’ouverture le 8 JUIN 1743. Par « le Coq du village ».
Tandis qu’à ‘Opéra on joue « les Indes Galantes »…(…)
(…)Le vœu du premier magistrat de la ville de Lyon ( …) : donner à Lyon plus de ressemblance avec Paris.
(…)Jean Monnet qu’une traitrise a chassé de Paris, parvient à l’exaucer en réunissant à l’Opéra la Comédie et l’Opéra-Comique.
« Acteurs, danses, orchestre, décorations, habits rien n’est négligé et je ne crains pas d’avancer que la ville de Lyon n’a jamais eu et n’aura jamais peut être de spectacle si bon, si varié ni si agréable ».
Ouverture le 15 décembre 1745 par l’Opéra de Pirâme & Tisbé.
Jean Monnet, jamais à cours de nouveautés, a l’idée d’emmener à Dijon un détachement de son Spectacle : la Comédie et l’Opéra-Comique. Il part à la tête de son petit corps de troupe, le 26 mai 1746. Ce sera le succès.
Jean Monnet, l’homme pluriel, talentueux, novateur, épris de la gente féminine, de littérature et de théâtre est mort à Paris en 1785.
Source :
La vie de Jean Monnet, ses œuvres, sont à retrouver sur