Stradivarius-Condrieu

Un Stradivarius à Condrieu

BARTHELEMY VIALLET LÈGUE SON STRADIVARIUS AU PRINCE IMPÉRIAL,
SA BIBLIOTHÈQUE À LA VILLE, LE PRODUIT DE DEUX ACTIONS DU PONT DE CONDRIEU-LES ROCHES À LA SOCIÉTÉ MUSICALE…
 
Août 1865. M. Barthélémy VIALLET, propriétaire rentier à Condrieu, président de la Société musicale de la ville, décède subitement dans la nuit de vendredi à samedi. Stupeur et consternation.
L’homme est un humaniste. L’homme est un bienfaiteur.
« D’une nature franche et ouverte, doué d’un cœur généreux, il est l’un des membres les plus zélés et les plus dévoués de la commission administrative de l’Hospice. Passionné de musique, il soutient de tous ses conseils et de tous ses moyens, la Société Musicale de Condrieu. La plus ancienne de toute la contrée. Et qu’il maintient au meilleur rang, la dotant d’instruments nouveaux, de bannières…une reconnaissance unanime qui conduit le bienfaiteur à siéger au conseil municipal ».
Barthélémy VIALLET n’est plus.
 
Ses obsèques en grand s’organisent. Le convoi funèbre quitte le quai du Raffour où il réside. Recouvert de feuillages savamment disposés. La population se presse. La population se signe et accompagne. Le convoi progresse. Porté par la musique et la Société Musicale de Condrieu qui la magnifie. Jusqu’à l’église. Durant l’office. Jusqu’au cimetière.
 
Outre les présidents et vice-présidents des sociétés musicales des environs dont la Philarmonique de Vienne, les enfants des écoles, les sœurs de l’hospice, de la corporation religieuse, M. DARDELLE, architecte à Lyon, membre du conseil général du département du Rhône pour le canton de Condrieu, M. JURY, juge de paix du canton… s’agrègent au cortège. La musique, si cher au défunt, omniprésente.
 
LE TESTAMENT
Barthélémy VIALLET, ne s’est-il pas remis de la perte de son frère tant aimé ? Il a, selon un bon ami, une tristesse au cœur qui se lit dans ses yeux. Il a, aussi, préparé le dernier acte de sa vie : sa mort. Le jour même des obsèques, les dispositions testamentaires sont connues :
Aussi bien le cérémonial de leur déroulement, que les legs : somme de 500 francs remise immédiatement par les héritiers à la société musicale de Condrieu, 100 livres de pains distribués aux indigents le jour de sa mort et 100 livres le jour du service religieux du bout du mois, 2 actions du pont suspendu entre Condrieu et les Roches de Condrieu (qui représentent la valeur d’une rente d’environ 400 francs) dont le produit une fois l’an sera remis à la Société musicale de Condrieu, remise de tous les instruments de musique lui ayant appartenu à la Société musicale de Condrieu…
Legs a été fait à la fabrique de l’église paroissiale de Condrieu pour être affecté à la célébration de deux messes fondées, chaque année, à perpétuité (…) et une somme de 20 francs, comptée chaque fois, à l’artiste qui tiendra l’orgue.
Don à la ville de Condrieu de sa Bibliothèque.
 
ET AUSSI…
Don d’un violon d’un grand facteur, un Stradivarius authentique, offert au Prince Impérial, « en reconnaissance des immenses services rendus à la France par l’Empereur Napoléon III… : « je donne et lègue en toute propriété à son auguste fils Napoléon (Eugène-Louis-Jean-Joseph), Prince Impérial, espoir de la France (…)un violon, numéro un, portant à l’intérieur l’étiquette : Antonius Stradivarius »…
Et le mot de la fin revient à la fine enquêtrice condriote, Dominique BRUN, à qui l’on doit « les Grands et Petits Rétro(s) » – celle qui n’a de cesse de faire parler les archives, développant une véritable passion pour la presse ancienne :
« J’ai peut-être une piste (source Wikipédia) : Figure à la rubrique « Stradivarius » : Napoléon III offre un Stradivarius, en 1881, au violoniste Léon Reynier … Celui de Mr Viallet ? ».
 
Sources qui ont inspiré le présent récit : le Moniteur Viennois (journaliste M. Joseph TIMON), « La Presse », « La Patrie ».
 
Illustration origine web.
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