La communication n’était évidemment pas ce qu’elle est devenue : instantanée.
Il faudra attendre le journal du lendemain pour connaître l’ampleur des désastres causés, dans toute la région, par les terribles inondations.
Michel l’a en sa possession, le remet à Dominique Grubis-Brun, notre spécialiste locale presse ancienne, non sans avoir collecté, au passage, des photos, les siennes, celles de Georges Veyrier…Efficacité !
Voici le récit, par le journal « Le Progrès » du 5 octobre 1935.
Pour les habitants de Condrieu :
«Le torrrent déchaîné de l’Arbuel (…) a assouvi sa fureur dévastatrice. Le ruisseau inoffensif d’ordinaire, s’est rué en trombe vendredi vers 11 heures, déchargeant par coups successifs les masses d’eau et de matériaux accumulées derrière le les ponts de la Garenne, de la Visitation et du Marché.
À la violence de l’inondation se joignaient les coups de bélier des arbres, des rocs emportés qui crevaient les murailles, entraînant à leur tour, voitures, mobiliers, cuves pleines, tonneaux (on venait juste de finir les vendanges), machines agricole, etc..
Ce fut une heure terrifiante.
Les habitants en sont encore atterrés, écrasés. Nombre de familles seraient sans abri sans la fraternité des voisins, des amis (…)
Et le journaliste de poursuivre :
« Le malheur de la famille Constantin est véritablement affreux, la maison est au niveau du pont de la Garenne.
Au premier se trouvait le vieux père complètement paralysé.
Le torrent frappa si vite et si fort que la famille eut à peine le temps de se sauver et qu’il fallut un véritable héroïsme pour descendre l’infirme du premier étage, par une échelle…
En une heure, l’habitation fut vidée de ce qu’elle contenait. L’armoire fut emportée avec toute la lingerie et les 10.000 francs d’économies du foyer. Les deux cuves pleines d’une quarantaine de pièces de vin partirent à leur tour puis ce fut bientôt les lits, les tables…bref tout ce que possédaient les pauvres gens. (…)
« C’est par dizaines de millions que se totaliseront sans doute les dommages pour toute la population de la contrée. Il faudra un certain temps pour établir la proportion des secours, mais dès maintenant, ne pourrait-on mettre à disposition des communes les plus ravagées, comme Chaponnay et Condrieu, les sommes nécessaires pour secourir sans délai les détresses. »
Illustration :
photo du quartier de la Garenne
(*) « Les historiens locaux » deviennent « les passionnés d’histoire locale », après concertation (pour plus juste qualificatif) des membres. Élaboration en cours de leur statut d’association.